1er tour des législatives : oui Macron est bien un Président de (centre) gauche

Le verdict est donc tombé à l’occasion du premier tour des législatives : les français ont souhaité donner une majorité parlementaire à Emmanuel Macron, ou plutôt (au vu du taux d’abstention historique), ils n’ont pas souhaité l’en priver. C’était attendu depuis la mise en place du quinquennat, les français ont bien compris la logique des institutions : plus de cohabitation, l’élection reine est celle du monarque républicain.

Je ne m’attarderai donc pas sur le score d’En Marche mais plutôt sur celui, fort intéressant, de ses adversaires [en aparté : je trouve ça très fort comme nom « En Marche », on s’aperçoit malgré soi qu’on emploie cette expression couramment et qu’on ne peut plus le faire sans penser au mouvement macronien].

La grosse surprise c’est pour moi le score du FN. L’extraordinaire vacuité du propos lepénien lors du débat d’entre-deux tours semble avoir déconsidéré au moins la candidate, voire le parti, au sein de ses propres rangs. L’abstention est forte dans les classes populaires, très probablement une partie des électeurs de Marine Le Pen à la présidentielle ont lâché l’affaire. Témoin du phénomène, cet électeur entendu à la radio, déclarant avoir toujours voté Front National, mais finalement pour le candidat En Marche aux législatives, car « Macron non plus, on ne l’a jamais essayé ». On ne saurait mieux illustrer à quel point le vote FN n’est pas, pour nombre d’électeurs, un vote d’adhésion mais un vote de rejet du personnel politique, et donc un vote extrêmement volatil, qui peut se porter finalement sur n’importe quel candidat réussissant à convaincre de son positionnement plus ou moins antisystème.

L’autre fait marquant c’est la déliquescence du parti socialiste qui, cumulé au relatif maintien de LR (au niveau du vote Fillon à la présidentielle en termes de %age), montre bien que le vote Macron est avant tout un vote de gauche, autrement dit de transfert des électeurs du PS vers un parti social-démocrate « moderne » libéré des contradictions internes du parti de la rue de Solférino. Personnellement cela ne me surprend pas, j’ai déjà eu l’occasion sur ce blog de dénoncer la caricature faite du Président « ultralibéral » et sa filiation réelle avec le centre-gauche,  ici ou ici. En revanche l’ampleur du mouvement m’étonne et semble confirmer que nous sommes bien dans une phase de recomposition profonde.


De nouvelles réactions à suivre à l’issue du second tour…

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