Politique fiction : 10 ans après, que sont-ils devenus ?

Il semble bien difficile aujourd’hui d’anticiper le devenir de la recomposition politique en cours. Livrons-nous à une petite tentative de politique-fiction sur l’évolution de la scène politique au travers du destin personnel des principaux protagonistes de l’exécutif. Nous sommes en juin 2027.

Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a brillamment obtenu sa réélection en 2022. Les autres partis politiques ont mis beaucoup de temps à se remettre du séisme de 2017. La recomposition de la droite, entre les LR-UDI Macron-compatibles (« les constructifs »), les Républicains opposants et le Front National n’a pas semblé totalement clarifiée, les lignes de fracture autour de la question religieuse, de l’Europe et de la légalisation du cannabis n’étant pas stabilisées.

A gauche, la recomposition s’est avérée beaucoup plus claire et efficace autour d’une alliance PS-France insoumise-PCF rendue possible par l’OPA de Jean-Luc Mélenchon sur le PS : ayant conquis le poste de Secrétaire Général du parti de la Porte de la Chapelle (suite à la vente des locaux de la rue de Solférino) et placé son second à la tête des insoumis, il est ainsi parvenu à unifier la gauche d’opposition. Ce courant s’est toutefois avéré trop faiblement représenté dans la société française pour permettre de contester sérieusement la candidature Macron. Jean-Luc Mélenchon a jeté l’éponge en 2022, estimant que la France ne le méritait pas, et tenté un parachutage en Grèce, où il s'est estimé "chez moi partout en Europe, un continent où je suis jadis arrivé par un port de Méditerranée".

A l’issue de son second mandat, et bien que favori dans les sondages, l’un des Présidents les plus populaires de la Vème République décide de ne pas se représenter. Il est en effet le grandissime favori de la première élection au suffrage universel direct du Président de l’Union européenne, après avoir redressé la France, relancé le projet européen, sauvé la Grèce et brillamment géré le retour de la Grande-Bretagne dans l’Union. Le jour du second tour de l’élection présidentielle, il est l’invité spécial de Barack Obama, réélu Président des Etats-Unis en 2024, lors du World Governance Forum de New York organisé par l’ONU.

Emmanuel Macron a désigné Edouard Philippe, son fidèle Premier Ministre depuis 10 ans, comme successeur à la tête de l’Etat

Edouard Philippe

Après 10 ans à gérer les problèmes du quotidien de la vraie vie sur Terre, Edouard Philippe a saisi sa chance de rejoindre à son tour la planère Jupiter libérée par Macron. Les résultats de la présidentielle :

1er tour :
  • Edouard Philippe (La République à Pas de Géants) : 30,89%
  • Najat Vallaud-Belkacem (PS-France insoumise-PCF-PRG-EELV-Planète écologie-A gauche toute) : 20,79%
  • Laurent Wauquiez (Front Républicain) : 20,61%
  • Marion Maréchal-Le Pen (Front National Républicain) : 15,28%
  • Florian Philippot (Front Républicain National) : 7,67%
  • Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) : 2,27%
  • Jeff Scoubidou (Parti Anticapitaliste – investi par le parti après avoir battu Philippe Poutou au concours interne de vitesse d’élocution) : 1,82%
  • François Asselineau (UPR) : 0,67% (dont 0,5% attribués automatiquement pour sa parfaite connaissance des articles de la Constitution et des Traités européens, en application de la Nouvelle Loi de Moralisation de la vie politique, instaurant des critères de compétence minimum pour pouvoir exercer un mandat politique, et des bonus pour les candidats reconnus particulièrement compétents)

Second tour :
  • Edouard Philippe : 53,5%
  • Najat Vallaud-Belkacem : 46,5%

François Bayrou

L’éphémère Garde des Sceaux du gouvernement Philippe I, après avoir repris les rennes de la Mairie de Pau en 2017, s’est rabattu en 2020 sur la Mairie de Bagnères-de-Bigorre. L’an dernier, il a été élu dès le premier tour à la tête de la Mairie d’Asté (544 habitants, Hautes Pyrénées). Aux dernières nouvelles connues, il avait demandé la nationalité espagnole afin de briguer le poste de Premier Ministre.

Bruno Le Maire

Ministre de l’Economie et des Finances des gouvernements Philippe I et II, puis Ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères sous le gouvernement Philippe III au début du second mandat, Bruno Le Maire a ensuite pris du recul, afin d’écrire un ouvrage mi-fiction, mi-autobiographie sur ses années à Bercy : « Bercy, sex and sun », dans lequel il livre une version toute personnelle de sa vision du redressement du pays.

Depuis un an, il préside la Commission Européenne. Des sources bien informées affirment que la composition à parité de la Commission s’est avérée difficile en raison de nombreux désistements féminins.

Gérard Collomb

Reconnu pour son action sur le plan sécuritaire, le patron de la Métropole lyonnaise a en revanche connu un échec cuisant sur le plan institutionnel avec le rejet de sa réforme visant à doter la Métropole de Lyon d’un statut particulier lui conférant la possibilité de lever en lieu et place de l’Etat l’ensemble des impôts dévolus à celui-ci, moyennant d’une part une compensation financière partielle, d’autre part le transfert de missions régaliennes telles que l’Education Nationale et la Police.

Une fois adoptée la version light de sa réforme, prévoyant le transfert de l’ensemble des missions de la Région, et la fusion de toutes les communes de la Métropole, Gérard Collomb s’en est retourné après les municipales de 2020 présider sa Régiomunicipole.

Nicolas Hulot

Les premiers mois de baptême du feu politique se sont avérés difficiles pour l’ancien présentateur d’Ushuaia. Le compromis entre le Premier Ministre, partisan du nucléaire, et le Ministre de l’Ecologie, qui pour sa part y était opposé, n’a pu être trouvé. En 2018, Nicolas Hulot a été nommé Ambassadeur Exceptionnel Spécial Honoraire sur les questions environnementales auprès de l’ONU, remplacé au gouvernement par Daniel Cohn-Bendit, qui lui, en dépit des mêmes désaccords, est resté en poste jusqu’en 2022. Ce dernier n’a pas été remplacé à cette date par Jean-Vincent « toujours Placé, jamais gagnant » malgré un important travail de lobbying de celui-ci.

Laura Flessel


L’ancienne escrimeuse championne olympique s’est fait remarquer par son action en faveur de la lutte antidopage. Par ailleurs, sous son mandat, le XV de France a remporté le tournoi des VI nations, ce qui n’a pu que bonifier son bilan au regard des résultats calamiteux qui avaient précédé. Remplacée à la mi-temps du premier quinquennat par Jean-Michel Aulas, qui s’est surtout fait remarquer par des critiques régulières vis-à-vis des arbitrages budgétaires.

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