Y a-t-il une affaire Ferrand ?

Depuis quelques jours, le feuilleton Richard Ferrand n'en finit plus d'inonder les médias à la suite des révélations du Canard Enchaîné sur les faveurs dont aurait bénéficié son épouse, ainsi que son ex-épouse (pourquoi choisir ?) de la part des Mutuelles de Bretagne dont il assurait la Direction. Pour faire bonne mesure, on y ajoute un emploi de 4 mois (payé au SMIC aux dires du Ministre) dont son fils aurait bénéficié à l'Assemblée nationale il y a quelques années.

Pour être honnête, je n'ai guère de sympathie (ni d'antipathie d'ailleurs) pour ce personnage qui m'a tout l'air du type qui, comme aurait dit Coluche, a fini premier à un concours de circonstances. Rallié de la première heure à Macron, il en touche les dividendes sans doute au-delà de ce à quoi sa stature réelle lui permettrait de prétendre, mais y laisse quelques plumes au passage, car comme chacun sait les dividendes sont imposables (et quoi de plus normal que de laisser quelques plumes au Canard !).

Après le ratage des investitures aux législatives dont il endosse médiatiquement la responsabilité (qui sera vite effacée en cas de succès auxdites législatives), après s'être vu griller la politesse par Collomb à Beauveau, le voici donc pointé du doigt pour avoir pratiqué le mélange des genres. Rappelons tout d'abord qu'il n'est pas question ici d'argent public (hors le cas assez anecdotique du contrat de son fils à l'Assemblée). La mise en cause dont il fait l'objet se situe davantage sur le plan de l'argent privé et de la morale, le budget des mutuelles ayant financé l'activité professionnelle de ses épouses successives. Si les faits sont avérés, le conflit d'intérêt est patent.

Pour autant (ou plutôt "en même temps"), je ne peux m'empêcher de ressentir un certain malaise face à ce qui ressemble de plus en plus à une chasse aux sorcières vis-à-vis de notre personnel politique. Non, nos hommes (et femmes) politiques ne sont pas tous des modèles de vertu, soit. Mais sommes-nous meilleurs qu'eux ? Noir Désir le chantait déjà il y a plus de 25 ans : "Au bistrot comme toujours Il y a les beaux discours Au poteau les pourris, les corrompus aussi Dents blanches et carnassiers Mais à la première occasion Chacun deviendrait le larron De la foire au pognon qui se trame ici (...)".

Faisons la part des choses. Ferrand n'est pas Cahuzac. J'entends bien que c'est le rôle de la presse d'enquêter et d'informer. Je comprends moins la volonté de "feuilletonner", et l'écho disproportionné donné à cette histoire.

Alors, y a-t-il une affaire Ferrand ? A vous de juger...

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