Traitement médiatique du FN : quand la presse passe aux aveux

Il y a tout juste deux mois, je vous faisais part de mon avis sur le traitement médiatique du Front national. Avant-hier, l'excellent site d'actu Slate.fr, dont je vous recommande absolument la lecture régulière, publiait un article de Roselyne Febvre sur "le grand blues des journalistes politiques". On y lit le passage suivant, parfait révélateur de cette posture assumée de combat contre le FN (et aveu en même temps de l'échec de cette stratégie) :

"Et Marine Le Pen? Elle caracole dans les sondages et fait du bruit. Aucun journaliste ne parvient à la coincer sur la sortie de l’euro, le retour au franc, ou son nouveau micmac des deux monnaies annoncées en fin de campagne pour amortir la peur de la sortie de l’euro dans l’opinion. Ca bosse dans les rédactions mais personne n’arrive à démonter son programme. Echec douloureux. Marine Le Pen a du métier. Elle a compris que le journaliste politique n’est pas un crac en économie. Quand vous l’interviewez, elle sait vous emmener dans les détails, vous perdre dans le dédale et vous voilà incapable de rétorquer à ses arguments tout simplement parce que vous ne comprenez plus rien. Déprimant. Tous les journalistes pensent (comme elle) qu’elle va écraser le candidat de l’élite lors du débat du second tour. En deux heures de temps, Macron réussira ce que les journalistes n’ont su faire: la décrédibiliser et pour longtemps. Elle confondait les turbines et les téléphones. Il gagne le débat et la suite".

En résumé, à chacun son métier : que les journalistes fassent du journalisme et les politiques de la politique, tout le monde s'en portera mieux.

Je vous invite à lire tout l'article, intéressant par ailleurs.