La preuve par l'exemple

Ce lundi, le Président Macron a annoncé que la France interdirait le glyphosate au plus tard dans 3 ans. Cette annonce fait suite à la mise en minorité de la France lors du renouvellement au niveau européen de l'autorisation pour 5 ans de cet herbicide, la France plaidant pour une durée plus courte. 3 ans, c'est sans doute le temps de s'organiser pour trouver un substitut. 5 ans, c'est probablement un enterrement de l'idée de suppression à terme.

Je mettrai de côté la question environnementale (cancérigène "probable" mais non certain, faut-il ou non appliquer le principe de précaution ?). Je constate simplement que notre Président ne se sent pas empêché d'avancer par la position européenne. Comme il l'a largement souligné dans son grand discours "Initiative pour l'Europe", on ne peut plus se permettre de fonctionner au niveau européen selon la politique du plus petit dénominateur commun, on ne peut plus se retrancher derrière Bruxelles pour justifier l'immobilisme de nos Etats, car cela nourrit le populisme.

Derrière cette annonce, il y a sans doute un remarquable coup de com', au moment où le Président se doit donner des gages sur sa politique environnementale. C'est d'autant plus habile de choisir ce sujet (et non celui de l'immigration par exemple) pour s'inscrire en faux contre la position européenne, car les commentaires consternants sur son orientation économique lui imposent de se démarquer d'une orientation considérée comme droitière.

Mais il y a aussi, dans un contexte de Brexit et de crise politique en Allemagne, un message fort envoyé aux français et européens, dans une posture éminemment gaullienne (l'avenir nous dira si elle était également teintée d'un machiavélisme mitterrandien) : la France est de retour en Europe. Elle prétend à nouveau en assumer le leadership. Et si elle est mise en minorité, elle est prête à montrer seule l'exemple.

Espérons donc que cela ne restera pas qu'une posture.

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