Le sexisme n'est pas un délit !

Ca aurait pu également s'intituler "droit et morale vont-ils toujours de pair ?", mais ça faisait un peu trop sujet de dissertation de fac de droit, vous auriez rapidement passé votre chemin...

On n'en finit plus de tirer les fils de l'affaire Weinstein, il faut bien vivre ma bonne dame. Dernier épisode en date, "le sexisme en milieu hospitalier" (quelle découverte !). Mais voilà, plus le temps passe, moins on prend la peine de préciser de quoi on parle : agression sexuelle, sexisme, drague... On nage désormais en plein amalgame médiatique. Or les meilleures causes ne sont bien défendues que lorsqu'elles le sont sur des bases claires. Précisons donc un peu les faits.

Le sexisme, nous autres les hommes pouvons témoigner à quel point il peut être dégradant, nous qui le vivons au quotidien. En milieu hospitalier, certes, comme on nous le rappelle ces jours-ci, mais pas seulement. Le brancardier qui, tous muscles bandés alors qu'il transporte un patient en situation critique, doit subir le regard déplacé de la chirurgienne n'est pas un cas isolé. Chacun d'entre nous a connu ces situations professionnelles humiliantes, ou ces réflexions insistantes en marchant simplement dans la rue. Sous couvert de plaisanterie ou de drague, c'est l'image de l'homme qui est profondément dégradée.

Sans parler de l'égalité des droits ! Souvenons-nous qu'il y a quelques années encore, dans notre pays, une femme fonctionnaire avec trois enfants pouvait prendre sa retraite à taux plein après 15 ans d'exercice de son activité professionnelle, alors que ce droit nous était dénié, à nous autres les hommes. Le congé paternité, par ailleurs, n'est toujours pas aligné sur le congé maternité. Soulignons enfin la difficulté d'accéder à certaines fonctions professionnelles pour lesquelles les femmes sont jugées plus aptes que les hommes.

Bref, nous vivons dans une société sexiste. Cela a toujours été. Au commencement en effet, l'homme a été affecté à la satisfaction des besoins alimentaires tandis que la femme veillait sur le foyer : pendant des millénaires ce fut la chasse, puis l'usine ou la mine, dans les conditions que l'on connaît. Nous mettions alors notre vie en danger chaque jour pour assurer la subsistance des nôtres. Maigre contrepartie, nous étions parvenu à instaurer une forme de domination sur le système politique et économique très justement méritée.

Mais depuis qu'il est devenu nettement moins dangereux d'assurer la subsistance de la famille et la gestion de la Nation, les femmes ont entrepris de s'en mêler. Non sans un certain succès, puisqu'elles sont désormais en voie de parvenir à l'égalité dans de nombreux domaines. A grand renfort de lois "paritaires" et de propagande. Mais qui défend notre droit, à nous les hommes, à bénéficier de l'égalité dans l'administration du foyer, l'éducation des enfants ? Qui nous garantit notre part d'affection filiale ? La garde des enfants en cas de divorce n'est-elle pas encore trop systématiquement confiée aux femmes au regard de considérations "naturelles", sans examen objectif de la situation ?

Le chemin est encore long, de nombreux combats sont encore à mener. Mais je suis convaincu que l'action sur les esprits et les consciences est un outil bien plus puissant que l'encadrement normatif des comportements. Prenons garde, à trop vouloir stigmatiser le comportement des femmes à notre égard, à trop vouloir sanctionner leurs excès, à trop les lyncher médiatiquement, bientôt elles n'oseront même plus nous adresser la parole, de peur d'être condamnées pour sexisme urbain ou professionnel.

Faisons la part des choses, certains comportements agressifs ou discriminants doivent continuer à relever de la contrainte légale, qu'elle soit civile, professionnelle ou pénale. Mais n'étendons pas trop le champ du droit, et faisons le pari de l'intelligence des femmes : c'est par le dialogue que nous finirons par mettre fin aux comportements inappropriés.

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