Gilets jaunes : la télé publique met de l'huile sur le feu

Enorme consternation et inquiétude ce soir devant le 20h de France 2. Alors que la situation s'embrase sur les Champs-Elysées, Laurent Delahousse reçoit sur son plateau pour l'analyser et la commenter : Nathalie Saint-Cricq, journaliste, et Alexandra Bensaïd, journaliste. Débat tripartite pendant 30 minutes entrecoupé de reportages ne montrant que le pire des violences commises par les gilets jaunes.

L'heure est grave, il faut contrôler la communication. N'invitons surtout pas des politiques, des sociologues, des économistes, encore moins des gilets jaunes : ils pourraient tous autant qu'ils sont amener dans le débat de la nuance, de la complexité, de la diversité. Le message est clair : le mouvement se radicalise, porté par des gens violents et pour la plupart crypto-fascistes.

Rendez-vous compte, les gilets jaunes veulent plafonner les salaires à 15 000 € / mois ! Il faut arrêter la plaisanterie... on livre donc une version à sens unique de l'information, justifiant la réaction autoritaire de l'Elysée (qui par ailleurs n'avait pas besoin d'une justification si malhonnête, elle est légitime sur le fond).

Vous l'avez compris, je ne suis pas forcément favorable au mouvement des gilets jaunes sur le fond et sur la forme (voir ici ou ). Mais quelque part je peux le comprendre. Et il y a quelque chose qui me fait beaucoup plus peur que les gilets jaunes, c'est la bêtise, la morgue et la malhonnêteté journalistiques. Nombre de gilets jaunes plus mesurés que ceux qui nous sont montrés ce soir vont se sentir insultés et blessés par ce traitement partisan. Le gonflement de l'embrasement pourrait venir de là.

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